Madame Krumhorn, Vous avez réservé en ligne le 14 juin à 11 h 34 pour le dîner du 16. Nous vous avons renvoyé le même jour une confirmation de disponibilité en vous précisant que nous souhaitions une empreinte de CB pour valider votre réservation. La demande d'empreinte, expliquée pédagogiquement, a été lue le même jour à 12 h 07. Le 15 juin en fin de matinée, soit 24 heures plus tard, je vous ai personnellement téléphoné pour savoir si vous souhaitiez maintenir votre venue, sachant que toutes nos tables étaient désormais réservées. Vous m'avez répondue par l'affirmative. Je vous ai alors précisé que l'empreinte de CB n'avait pas été complétée. Vous étiez à Ribeauvillé et ne pouviez pas le faire avant la soirée. J'ai patienté courtoisement. Ce matin, 48 h plus tard, voyant que vous n'aviez toujours pas pris le temps de compléter le formulaire, j'ai disposé de la table. La banalisation des attaques verbales m'est difficile. Pourtant, j'imagine aisément qu'au bout de 28 ans à gérer un restaurant en campagne, très souvent complet, entourée d'une équipe fidèle, je dois avoir des qualités. Et, répondre à la violence par la violence n'est pas une option envisageable. Mon travail est respectable et j'entends qu'il le reste. Je comprends que vous souhaitiez vous attabler à l'Auberge sous vos conditions. La frustration est une émotion personnelle. Elle ne justifie pas le jugement à l'emporte-pièce, sans connaître la personne critiquée vertement. A l'Auberge, nous avons toujours pris des décisions assumées et controversées les premiers temps. En voici un florilège : il y a 20 ans, nous ne servions déjà pas de Coca, il y a 15 ans nous étions ouverts 1 service par jour pour préserver la vie de nos collaborateurs (nous étions alors fainéants), il y a 5 ans notre terrasse devenait entièrement oxygénée (libre de tout tabac), il y a 4 ans notre carte des vins célébrait uniquement les viticulteurs alsaciens, il y a quelques mois nous avons mis un système d'empreinte de CB pour préserver notre équipe et notre entreprise... Certains ouvrent des voies; d'autres suivent. Il faut accepter notre destin, même lorsqu'il est difficile. Néanmoins, la rêveuse en cavale que je suis vous affirme que prochainement la demande d'empreinte de CB sera la norme dans les restaurants. Je vous remercie pour votre message. De la noirceur jaillit la lumière : je suis gratifiée par mes hôtes fidèles de 28 ans qui remplissent sympathiquement et systématiquement la demande de CB, parfois hebdomadairement; sachant qu'ils pâtissent du manque de valeurs d'une minorité. Je suis heureuse d'évoluer les soirs tard, toutes les fins de semaine, les jours fériés, parfois seulement avec quelques heures de sommeil, auprès de personnes bienveillantes. Vos sourires, vos yeux pétillants, vos clins d’œil, vos mots, vos schmoutzeles sont le sel de mon métier de serveuse. Me mettre à votre service me rend joyeuse. Je refuse d'être aigrie. Je veux célébrer la Vie auprès d'âmes compatissantes. Je joins aux internautes un concentré de la justification de la demande de CB que vous avez eu et lu. Chacun pourra alors se faire une idée. Ne croyez pas que les restaurateurs aillent de gaieté de cœur vers une demande d'empreinte de CB. Néanmoins, une entreprise doit être pérenne pour faire vivre ses collaborateurs, faire vivre une économie locale et contribuer au bien commun de la société. La propriétaire indépendante, M. DEBEER " Pourquoi une empreinte bancaire ? A tous les services, une table est manquante, sans que nous ayons été prévenus. Et, dans notre charmante campagne retirée, personne ne vient par hasard : nos hôtes savent que l'Auberge est trop petite pour se présenter inopinément. Ainsi, d'adorables clients ne peuvent s'attabler à l'Auberge alors que nous réduisons le nombre de pers. accueillies pour des raisons de qualité d'assiette...Au total, la légèreté de certains représente 8 % de notre CA et donc l'opportunité d'augmenter significativement notre équipe fidèle..."